La pureté de la langue

Cette semaine, dans sa chronique sur les langues autochtones, Caroline Montpetit du Devoir, écrit sur la langue inuktitut sous le titre Le défi de l’inuktitut: conserver la pureté de la langue. Comme enseignant retraité je me sens doublement interpelé par le défi des Inuits.
Lisa Koperqualuk. Photo: Le Devoir, Caroline Montpetit.
 

D'abord comme enseignant, j'ai toujours tenté de parler et écrire correctement. Je vois dans la langue d'un peuple un outil essentiel pour affirmer et conserver son identité. Je comprends le défi des Inuits et leur combat pour conserver non seulement leur langue, mais aussi des arts comme la poésie, la musique, le théâtre. À mon avis un peuple ne peut pas imaginer s'épanouir ou survivre sans luttes, sans efforts, sans opposition. L'opposant autant des Inuits que des Francophones est la culture, pour ne pas dire l'empire, anglosaxon. Cest une lutte de tous les instants. Une des arènes est le monde des nouvelles technologies, comme le dit Lisa Koperqualuk, universitaire inuite. N'est-ce pas un point commun des cultures inuite et fracophone?

Ensuite, comme retraité, je vois maintenant la vie avec plus de recul. Depuis les années '50, le français écrit et parlé a fait des progrès incontestés. Par exemple, j'ai vu mon père, ingénieur à Hydro-Québec, collaborer à un lexique sur les termes techniques utilisés en construction des lignes de transport. Et quels sont les gens de mon âge n'ayant pas dit steering ou hood pour désigner un volant ou un capot? À force d'efforts individuels et collectifs ces mots français se sont imposés. Réjouissons-nous! Mais faut-il nous reposer sur nos lauriers ou bien rester vigilants devant l'avancée fulgurante du langage informatique?

Je me réjouis de lire un article comme celui de Caroline Montpetit; « Nakurmiik », merci, en langue inuktitute, ainsi qu'à Lisa Koperqualuk.